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mercredi 15/03/2023

MHSC / CF63 : les retrouvailles de Maxime Gonalons et Jordan Ferri

Matchs

Respectivement âgés de 34 et 31 ans, les deux milieux de terrain formés à Lyon se retrouvent face-à-face ce dimanche pour cette rencontre entre le MHSC et le CF63. L’occasion d’évoquer leurs souvenirs et de croiser leur regard sur leur carrière et la saison actuelle… Avec un immense respect mutuel en filigrane.

Merci au MHSC pour la réalisation de cette interview croisée.

LEUR PREMIERE RENCONTRE

Jordan FERRI : Pas tout de suite quand je suis arrivé au Centre de formation parce que Maxime a 3 ans de plus que moi. Il était donc déjà avec les plus grands. Du coup, c’est plus tard, quand je suis monté en CFA (aujourd’hui National 2 NDLR) et que je commençais à m’entraîner avec les pros ou que lui descendait avec la réserve de temps en temps pour avoir du temps de jeu que l’on a appris à mieux se connaitre. On se connaissait bien sûr parce qu’on était tous les deux au Centre de Formation mais on a appris à plus se côtoyer à ce moment-là et ça s’est accentué ensuite lorsque je suis rentré à plein temps dans l’effectif professionnel où il était déjà bien installé.

Maxime GONALONS : Nous n’avons pas joué ensemble dans les équipes de jeunes. Je ne saurais pas me rappeler exactement de notre première rencontre mais je me souviens comme si c’était hier de son premier match en professionnel contre l’Athletic Bilbao en Ligue Europa. C’était sur la pelouse de l’ancien Stade San Mamés. Il me semble qu’il était rentré au poste de latéral droit et nous avions gagné 3-2 dans une ambiance assez incroyable puisque ce stade-là fait partie des enceintes les plus chaudes d’Espagne. Même si c’est déjà très loin puisque c’était en 2012, je m’en souviens très bien.

UN SOUVENIR EN COMMUN QUI VOUS A MARQUÉ

Jordan : Plutôt qu’un souvenir tous les deux, je retiens plusieurs souvenirs collectifs, que ce soit sur certaines rencontres ou lorsqu’on décrochait une qualification pour la Ligue des Champions et que le Président Aulas nous amenait à Saint-Tropez. C’était vraiment des moments particuliers. On a tous partagé ça et ça fait partie des souvenirs forts que j’ai avec lui. Au-delà de ça, Max était notre capitaine, il l’a été très jeune et a très vite eu de lourdes responsabilités qu’il a su gérer. Il est vraiment un symbole pour nous, que ce soit en tant que joueur issu du Centre de Formation de l’OL ou en tant que capitaine de notre équipe. C’était un symbole fort et il l’incarnait bien. Il assumait ses responsabilités avec beaucoup de sérénité et il était très performant. Il était d’ailleurs capitaine lors de mon premier match en pro à Bilbao en Ligue Europa (2012). J’ai le souvenir de l’avoir presque toujours vu capitaine quand j’étais sur le terrain. Ça lui allait très bien, c’était une fonction naturelle pour lui, encore plus avec le rôle central qu’il avait sur le terrain. C’était vraiment idéal pour lui.

Maxime : Il y en a eu pas mal… Sur le terrain, ce sont surtout ces grandes victoires en championnat, ces grands matchs de coupe d’Europe et notamment notre superbe parcours jusqu’en demi-finale de l’Europa League 2017 face à l’Ajax Amsterdam qui me reviennent à l’esprit. Comme l’a dit Jordan, impossible d’oublier ces séjours de fin de saison à Saint-Tropez et c’est vrai que, là-bas, on a quelques bons souvenirs. On était entre joueurs avec une bonne partie du club aussi, les gens des bureaux, donc on était dans un autre contexte et ce sont des moments qui marquent. Ça récompense aussi le travail d’une saison et ce sont toujours des moments sympathiques.

Crédit photo : MHSC

L’UN VU PAR L’AUTRE AU NIVEAU FOOTBALLISTIQUE

Maxime vu par Jordan : On a joué dans plusieurs systèmes mais la forme la plus commune à l’époque pour nous c’était en 4-4-2 en losange avec Maxime en 6, (Corentin) Tolisso, Gueida (Fofana) ou moi en relayeur, Clément (Grenier) ou Mathieu Valbuena en numéro 10, derrière Alexandre Lacazette et Nabil Fekir. Maxime était vraiment la sentinelle par excellence. Techniquement, il a les 2 pieds. Pour un n°6 comme lui, être capable de faire des transversales pied droit et pied gauche, c’était primordial et vraiment très beau à voir dans l’orientation du jeu. Sa première caractéristique qui me vient à l’esprit, c’est sa qualité de passe dans les relances. J’ai beaucoup appris de lui au niveau de cette qualité de passes, du jeu long, des renversements et le fait de travailler son mauvais pied, ce qu’il faisait beaucoup à l’entraînement. Je l’ai beaucoup regardé et j’ai beaucoup appris à ses côtés Il a aussi ce qu’il faut pour un pur n°6, c’est-à-dire de l’agressivité. Dans les duels, il répond toujours présent. On n’a pas le même profil mais en ce qui concerne la combativité c’est vrai qu’on a un peu ce point commun-là. Après, j’ai mes caractéristiques et il a les siennes. À Lyon, j’ai été moins habitué à être sentinelle et je le suis plus devenu ici, à Montpellier. J’arrive aussi à me projeter ici mais peut-être un peu moins parce que je suis plus récupérateur et moins relayeur comme je l’étais à Lyon. C’est un poste un peu différent.

Jordan vu par Maxime : Quand j’ai rencontré Jordan, j’ai découvert quelqu’un qui ne faisait pas trop de bruit, un gros travailleur, un gros bosseur et qui a toujours fait ses matchs. C’est un combattant et un joueur sur lequel on peut toujours compter. À chaque fois qu’on a fait appel à lui – et notamment au début – il répondait présent. Ensuite, il a trouvé sa place, il a commencé à jouer, à être titulaire et moi j’adorais jouer avec lui. C’est quelqu’un qui maîtrise bien son poste, qui jouait beaucoup vers l’avant et qui a marqué aussi des beaux buts et des buts importants. Je me souviens notamment d’un de ses buts à Évian d’une frappe de 30 mètres. Il en avait mis quelques-uns à Gerland et je me souviens également qu’il avait marqué l’un des quatre buts lors du premier match de l’histoire dans le grand stade de Lyon (Groupama Stadium aujourd’hui/ succès 4-1 contre Troyes le 9 janvier 2016). C’est un travailleur, un joueur qui ne se laisse pas faire, qui a de l’envie et qui se bat pour son équipe. En plus, il est rarement blessé, même s’il est suspendu de temps en temps, mais c’est aussi le poste qui veut ça et je sais de quoi je parle (sourire), mais j’ai l’impression qu’il s’est calmé de ce point de vue-là. Jordan est quelqu’un d’exemplaire. Pour un entraîneur, c’est facile d’avoir quelqu’un comme lui dans son équipe. De plus, on a parfois tendance à dire que pour les joueurs de petits gabarits ça sera un petit peu plus difficile mais Jordan a toujours su combler ça par sa vision du jeu, son abattage et sa qualité technique. C’est un joueur qui ressort très bien les ballons, qui est très propre techniquement et, même s’il est un peu moins grand que certains, Jordan arrive à s’en sortir différemment… Et il le fait super bien !

L’UN VU PAR L’AUTRE AU NIVEAU HUMAIN

Maxime vu par Jordan : Humainement, Maxime est quelqu’un de très calme et de généreux. Quand on était à Lyon ensemble il faisait tout pour le club, pour le groupe et pour les joueurs. S’il y avait le moindre souci, il allait le régler ; s’il il y avait des choses susceptibles d’améliorer la vie des joueurs, que ce soit sur le terrain ou en dehors, c’était toujours le premier à taper à la porte. Il était à l’écoute de tout le monde et aimé de tout le monde aussi. Maxime Gonalons c’est un symbole pour nous à Lyon. Il représentait un peu le grand frère. Si je devais trouver une expression pour le définir, ce serait celle-là.

Jordan vu par Maxime : C’est un super joueur de football mais c’est aussi un gars qui ne fait pas beaucoup de bruit, qui fait son travail et qui humainement est quelqu’un de top, quelqu’un de droit aussi. En dehors du terrain, Jordan aime aussi profiter de la vie. Quand on a l’occasion de se revoir, on discute assez longuement. Jordan est quelqu’un de très facile, de très sympathique et vous avez beaucoup de chance de l’avoir.

UNE ANECDOTE OU UN CHAMBRAGE L’UN SUR L’AUTRE

Jordan : Lors des entraînements, des petits jeux, quand il perdait c’était parfois un peu chaud parce que Maxime est un très mauvais perdant. Il ne fallait pas le chauffer (sourire). Du coup, on s’est pris le bec quelques fois tous les deux car nous sommes deux forts caractères… mais dès que l’entraînement était terminé, une embrassade et c’était réglé. Ma relation avec Max, c’était deux mauvais perdants qui s’entraînent ensemble mais avec toujours beaucoup de respect et d’amitié. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on est toujours en contact aujourd’hui. Ça me fait plaisir qu’il soit revenu en Ligue 1 ; ça me permet de le côtoyer un peu plus et je ne lui souhaite que du bien.

Maxime : C’est vrai qu’à l’époque il y avait des joueurs de tempérament, dont Jordan, et beaucoup de joueurs du Centre de Formation qui avaient la valeur de l’écusson. Ça accentuait ce sentiment d’appartenance et, parfois, c’était un peu chaud. Les derbies étaient animés aussi. Comme l’a dit Jordan, c’est vrai qu’il y a des moments à l’entraînement ou ça pouvait parfois être un petit peu tendu… Mais ça ne m’a pas marqué plus que ça. Ça fait partie du jeu quand on est deux joueurs de tempérament comme c’est notre cas à tous les deux. Au-delà du terrain, je retiens aussi de sacrés bons moments sur le plan extra-sportif, mais ça, ça va rester entre nous (sourire).

LEUR REGARD SUR LEURS CARRIERES RESPECTIVES

Maxime : La carrière de Jordan est ascendante et il le mérite amplement. Comme je l’ai dit précédemment, Jordan est un bosseur et, quand on travaille dans la vie, on est toujours récompensé. C’est un joueur qui est très important pour votre équipe et je n’en suis pas surpris du tout. Il a gardé ce côté ‘’teigne’’, il ne se laisse pas faire, mais il a aussi progressé au niveau de son tempérament en arrivant à rester plus calme. Il a également un peu reculé en termes de positionnement sur le terrain. A Lyon, il jouait plutôt n°8 dans un 4-4-2 en losange. À Montpellier, il peut parfois évoluer dans un registre de pointe basse ou de sentinelle. Maintenant, dans le football moderne quand on joue au n°6 ou n°8, même s’il y a des différences, elles ne sont pas énormes non plus et je pense qu’avec son expérience, Jordan est tout à fait capable de s’adapter au jeu d’autant que c’est un joueur qui aime beaucoup toucher le ballon. Le fait qu’il ait un certain bagage technique, une intelligence de jeu et qu’il ait enchaîné beaucoup de matchs en Ligue 1 lui permet de pouvoir évoluer dans les deux registres sans aucun problème.

Jordan : Maxime a quand même une sacrée belle carrière, que ce soit en France à Lyon mais aussi à l’étranger, À Rome, à Séville ou même à Grenade. Cette carrière est d’ailleurs le symbole de la trace qu’il a laissée à Lyon. Quand on parle de notre génération à l’OL, notre capitaine c’est Maxime Gonalons. C’est un grand symbole pour la formation lyonnaise. Si vous demandez à n’importe quel joueur de cette génération formé à l’Olympique Lyonnais qui était son capitaine, il vous répondra Maxime Gonalons.

QU’EST-CE QUE ÇA LEUR INSPIRE DE S’AFFRONTER CE DIMANCHE ?

Jordan : On s’est croisé une première fois lors d’un match de préparation d’avant-saison à Millau. Au match aller à Clermont, en revanche, il était absent car blessé. On pourrait donc vivre aujourd’hui notre première confrontation officielle, même si on a déjà eu l’occasion de se croiser et de discuter un petit peu. S’il est en pleine forme, c’est bien pour lui et pour Clermont. Je serai très content de l’affronter et je lui donne rendez-vous dimanche.

Maxime : C’est toujours particulier. Ce sera notre première confrontation en match officiel puisque je reviens en France après cinq ans à l’étranger et qu’en plus j’étais absent au match aller. On va voir ce que ça donne. Je regarderai aussi avec beaucoup d’attention l’évolution de Jordan sur le terrain. Chacun défendra son équipe car on reste des compétiteurs, on a toujours envie de gagner, mais c’est toujours avec un profond respect.

LEUR REGARD SUR LEUR SAISON PERSONNELLE ET CELLE DE LEUR EQUIPE

Maxime : Sur un plan personnel, c’était mon souhait de revenir en Ligue 1. J’avais envie de terminer ma carrière ici pour un tas de raisons. Cela me permettait aussi de me rapprocher de ma famille. A Clermont, j’ai trouvé un club ambitieux, familial où ça se passe très bien et où j’ai envie d’amener mon expérience à ce club et à son effectif qui est assez jeune. Je suis content d’être revenu dans un championnat que je connais super bien. Collectivement, je trouve qu’on se comporte plutôt bien. Même si Clermont est un club assez jeune en Ligue 1, c’est un club qui travaille bien, qui est en train de progresser à plusieurs niveaux et qui a des ambitions, même s’il reste l’un des plus petits budgets de notre championnat. Notre classement d’aujourd’hui n’est pas anodin. Ça montre un peu le chemin parcouru. Même si le travail n’est pas fini, nous sommes bien partis pour atteindre notre premier objectif qui est le maintien.

Jordan : Une saison est faite de hauts et de bas.  J’espère qu’on en a fini avec les moments de bas et qu’on va se projeter sur le haut. En tout cas, on fait tout pour. On travaille bien. Après, comme je l’ai dit à mes coéquipiers, le foot, c’est une remise en question chaque week-end et si on ne veut pas oublier cette petite série que nous sommes en train de faire, il faut rééditer nos performances actuelles chaque week-end. Ça demande beaucoup d’efforts, de régularité et c’est ce qui est le plus difficile dans le football.

UN MOT SUR LEUR ADVERSAIRE DU JOUR

Maxime : Ça va être un match compliqué parce que jouer à l’extérieur ce n’est jamais facile, qui plus est face à un adversaire qui revient plutôt bien ces dernières semaines avec des résultats qui sont très positifs. Chacune des deux équipes va vouloir gagner le match et, comme d’habitude ça ne se jouera pas à grand-chose. A Montpellier, ce sont toujours des matchs intéressants, qui peuvent parfois être électriques mais où il y a toujours du respect. Ça va être un plaisir pour moi de venir jouer à Montpellier, un stade où j’ai toujours vécu des bons moments car ce sont des matchs intenses, où il y a de la tension et quand on est sportif de haut niveau et compétiteur, c’est toujours important. De plus, le Président-fondateur Louis Nicollin était Lyonnais. Je l’avais rencontré assez souvent quand j’étais à l’OL. C’était un personnage, quelqu’un qui a énormément compté pour vous mais aussi pour Lyon. Le MHSC est un club qui travaille bien, et qui a de bons résultats même si j’espère évidemment que Clermont gagnera ce week-end (sourire).

Jordan : Clermont est une formation surprenante, avec beaucoup de qualités, d’envie de jouer, beaucoup de projection aussi… C’est une vraie belle équipe. Au match aller, c’était très serré. Maintenant, on va essayer de poursuivre notre belle série actuelle et de réaliser de belles performances le plus souvent possible. De toute façon, les matchs sont tous compliqués pour nous et celui contre Clermont n’échappera pas à la règle. Il faudra mettre tous les ingrédients pour savoir nous rendre le match facile mais, quand on attaque un match, on s’attend toujours à un match compliqué. On a rarement vécu des matchs maîtrisés de bout en bout cette saison. Notre dernière victoire à domicile contre Angers il y a 15 jours a pu paraître facile, mais c’est uniquement parce qu’on se l’est rendu facile, notamment en marquant très rapidement. Si on ne marque pas d’entrée, Angers peut être en confiance et nous mettre en difficulté avec leur profondeur et on peut se mettre à douter… mais ça n’a pas été le cas parce qu’on est sûr de ce qu’on fait ces derniers matchs et qu’on n’a pas envie de retomber là où on était et d’arrêter cette belle série. Quand on voit les sourires et le bonheur qu’il y a dans le vestiaire après les matchs, on a envie de vivre ça le plus longtemps possible.

UN PETIT MESSAGE L’UN POUR L’AUTRE

Jordan : Je serai vraiment ravi de revoir Max. J’ai été surpris qu’il ne prenne pas le numéro 21 qui était le sien à Lyon, mais je suppose qu’il devait être pris, sinon il l’aurait demandé. J’espère simplement qu’il me donnera son maillot à la fin du match (rires).

Maxime : Je lui dirai simplement de continuer à faire ce qu’il fait de bien, de rester l’homme qu’il est et que ça va être un vrai plaisir de se retrouver ce dimanche. Je l’embrasse et pour le maillot, c’est vrai que le match aller, j’étais blessé donc je n’avais pas pu lui donner mais cette fois-ci il n’y aura pas de problème. C’est noté ! (sourire)

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