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jeudi 02/01/2025

Ahmet Schaefer : « Retrouver une dynamique positive en 2025 »

Actualités

Bilan de la première partie de saison, mercato, Centre de Performance… Entretien avec notre président Ahmet Schaefer à l’aube de cette nouvelle année 2025.

Président, quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?

Ahmet Schaefer : “La première partie de saison a été décevante, et nous allons l’achever en dehors de nos objectifs initiaux après le match contre Caen ce vendredi. Nous avions effectué le recrutement en début de saison avec le précédent coach, en l’orientant notamment vers la mise en place d’une colonne vertébrale expérimentée incluant la prolongation de contrat de Johan Gastien et le retour au club de Damien Da Silva. Malheureusement, pour diverses raisons, certaines de nos principales recrues n’ont pas donné la pleine mesure de leurs capacités et de leurs qualités. Je pense notamment à Famara Diedhiou, qui a joué de nombreux matchs avec des douleurs aux adducteurs, serrant les dents, avant d’être contraint à un arrêt complet ces dernières semaines. Henri Saivet n’a pas été épargné non plus par une blessure qui s’étire depuis mi novembre. Ce sont des joueurs expérimentés et importants dans notre projet, et je ne doute pas qu’ils nous apporteront beaucoup lors de la seconde partie de saison. J’ai une pensée pour Allan Ackra, également blessé pour une longue durée. Ilhan Fakili revient d’une longue blessure subie lors du premier match de préparation. Il a désormais complètement récupéré et est opérationnel. Le malheureux Marks Inchaud, victime d’une grave blessure lors de la première journée contre Pau, est en phase de réathlétisation, et je suis convaincu qu’il sera capable de nous apporter lors de cette seconde partie de saison. Entre l’absence de Marks et un Famara qui ne pouvait être à 100 %, nos deux avant-centres de métier n’ont pas pu nous accompagner comme nous l’espérions sur cette première partie de saison. Les blessures et les suspensions font partie du déroulement d’une saison. Nous devons l’accepter, même si je vous avoue que c’est particulièrement frustrant. Je suis impatient de retrouver toutes nos forces vives sur le terrain dans les semaines à venir.

Je trouve tout de même des points positifs ces dernières semaines. Nous avons retrouvé de la cohérence dans le jeu de possession que nous souhaitons mettre en place : cette capacité à maîtriser un peu mieux le tempo du match, à déstabiliser l’adversaire, à nous créer des occasions. La philosophie de jeu a toujours été au cœur de notre projet. Cependant, il nous manque encore quelques éléments pour transformer cela en victoires : c’est le plus compliqué dans le football : être efficace dans la zone de vérité et finir les actions. Le staff et les joueurs en sont bien conscients ; ce sont les premiers déçus, et ils travaillent dur à l’entraînement pour y remédier. Le retour programmé de l’ensemble de nos forces vives dans le secteur offensif nous y aidera. Je suis également très heureux que Jerémy Jacquet, dont l’apport est significatif, ait fait le choix de revenir au club pour cette saison 2024-2025. Enfin, nous pouvons également souligner l’émergence de certaines jeunes recrues qui ont su tirer leur épingle du jeu en cette première partie de saison même s’il leur reste encore beaucoup de travail pour devenir des joueurs confirmés et décisifs. Je leur donne le conseil d’être toujours à l’écoute des plus anciens pour continuer leur développement.

Comment abordez-vous ce mercato d’hiver ?

A.S. : “Comme toujours, le coach détermine les besoins pour la seconde partie de saison, et il est ensuite complètement intégré aux choix des joueurs et à la démarche de recrutement. Nous souhaitons d’abord offrir du temps de jeu à certains de nos jeunes joueurs et recherchons des solutions en ce sens pour leur trouver un prêt. Par ailleurs, nous envisageons d’intégrer un défenseur central supplémentaire dans l’effectif pour cette seconde partie de saison. Sur le plan offensif, nous surveillons différents profils. En fonction des départs et selon les souhaits du coach, nous pourrions envisager une arrivée.”

Les joueurs ont repris le 29 décembre dans le nouveau Centre de Performance. Pouvez-vous nous en dire plus ?

A.S. : “Exactement. Notre passage en Ligue 1 nous a permis d’investir dans ce complexe, qui comprend une grande plaine hybride chauffée et un bâtiment dédié au groupe professionnel. Il reste encore quelques aménagements à réaliser, comme le parking, qui sera finalisé en janvier, pour que le centre soit totalement achevé. Ce projet structurant, d’un coût d’environ 7 millions d’euros, permet au club de franchir une nouvelle étape dans son développement. Je tiens à remercier l’ensemble des collaborateurs du club et les entreprises qui ont travaillé d’arrache-pied pour livrer ce bâtiment dans les délais. Il s’est écoulé 24 mois entre la réflexion initiale du projet et l’entrée des joueurs dans leur nouvelle maison, le 29 décembre dernier. Je suis très satisfait du résultat. C’est également l’occasion de remercier la Métropole et les équipes du Stade Montpied, qui ont accompagné le groupe professionnel avec détermination et dévouement pendant de nombreuses années.”

La nouvelle tribune du stade avance aussi peu à peu ?

A.S. : “C’est exact. Lors de leur visite au stade Montpied, nos supporters peuvent voir l’état d’avancement de cette tribune. J’ai encore en mémoire les saisons 2021-2022 et 2022-2023, avec cette tribune Limagne de 3 000 places, régulièrement pleine, très proche du terrain, créant une atmosphère spéciale. Nous sommes impatients de pouvoir prendre possession de cette nouvelle tribune et de retrouver du public face à la tribune Gergovie, ce qui aidera beaucoup nos joueurs et améliorera la vie au stade les jours de match. Cette nouvelle tribune, portée par Clermont Métropole, est une étape majeure dans le cadre du développement du club.”

Président, les résultats sont tout de même décevants dans l’ensemble depuis une année désormais, comment l’expliquez-vous ?

A.S. : “Je suis d’accord avec vous. Lorsque nous avons une vision plus globale des dernières années, nous constatons que le premier passage de l’histoire du club en Ligue 1 a duré trois saisons. Nous espérions bien entendu nous maintenir et poursuivre à ce niveau plus longtemps. Lors de cette troisième saison, nous avions fait le choix de nous appuyer en grande partie sur des joueurs qui avaient été très performants la saison précédente, en investissant sur des transferts ou des prolongations de contrat. Pour en avoir discuté à cette époque avec plusieurs amoureux du club, sur le papier, ils en étaient aussi satisfaits que nous. Malheureusement, la pratique ne rejoint pas toujours la théorie. Certains cadres du vestiaire n’ont pas joué le rôle attendu. Nous espérions que certains joueurs majeurs tireraient le groupe vers le haut, mais cela n’a pas été le cas. Par ailleurs, nous savions que le départ annoncé de Pascal Gastien à la fin de la saison 2023-2024 et le souhait de Philippe Vaugeois, notre ancien responsable du recrutement, de faire valoir ses droits à la retraite également, représentaient un challenge d’envergure pour le club. Pascal a été au cœur du projet technique du club pendant de nombreuses années. Avec le départ d’une telle personnalité, il fallait construire de nouveaux équilibres pour permettre au club de poursuivre son développement. Les choix que nous avions faits n’ont pas permis d’atteindre cet objectif, et nous avons pris une autre voie au cours de la première partie de saison avec l’arrivée de Laurent Batlles .

Être dirigeant d’un club de football, ce n’est pas uniquement profiter des bons moments lors des victoires ; c’est aussi prendre des décisions souvent difficiles humainement et assumer face aux supporters et partenaires lorsque le bateau tangue, en tenant la barre le plus fermement possible. J’ai bien conscience que nous ne faisons pas tout parfaitement. Nous apprenons chaque jour, nous identifions régulièrement des axes d’amélioration et nous naviguons dans un environnement très concurrentiel.

Je souhaiterais également avoir quelques mots concernant la descente des U17 nationaux en fin de saison dernière. C’est bien entendu perturbant, mais c’est paradoxalement la conséquence d’une évolution favorable du Centre de Formation. L’essence même d’un Centre de Formation est de fournir régulièrement des jeunes joueurs à l’équipe professionnelle. Cela fait maintenant 7 à 8 ans que le centre de formation a été créé par Claude Michy. C’est le temps nécessaire pour atteindre une certaine régularité, et nous commençons à avoir des générations suivies. Plus que les résultats collectifs, c’est avant tout le développement individuel du jeune joueur que nous priorisons. Cela signifie que nous surclassons les jeunes joueurs qui doivent passer des paliers sportifs pour leur évolution. Par exemple, cette saison, plusieurs joueurs en catégorie U19 ont eu du temps de jeu en équipe professionnelle, comme Ilhan Fakili, Mohamed Amine Bouchenna, Ethan Kabeya ou El Hadj Kone. Jouer quelques minutes en pro à 17 ans au Clermont Foot, c’est quelque chose de nouveau. Ce n’est pas une fin en soi de jouer si jeune, mais si le joueur le mérite, je ne souhaite pas le bloquer dans sa catégorie d’âge simplement pour obtenir des résultats collectifs. Cette aspiration vers le haut nous conduit à jouer avec des équipes plus jeunes dans chaque catégorie. Par exemple, trois joueurs U17 sont régulièrement titulaires avec les U19 cette saison. Dans ce cadre, l’objectif collectif fixé à chaque équipe du centre de formation est le maintien dans sa catégorie. Nous ne l’avons pas atteint la saison dernière en U17, à la fois pour les raisons évoquées, mais également en raison d’une génération 2007 très irrégulière et qui n’a pas encore intégré toutes les exigences du haut niveau. Quand vous battez Lyon ou Saint-Étienne (champion de France de la catégorie), ou quand vous faites match nul à Monaco, cela montre que vous avez les ingrédients pour vous maintenir. Cependant, les jeunes joueurs doivent avoir le même niveau d’exigence contre les équipes amateurs. C’est l’apprentissage du haut niveau. Depuis trois ou quatre saisons, les convocations régulières de certains joueurs en équipes de France jeunes confirment que nous sommes sur la bonne voie et que notre travail est reconnu, même s’il reste encore beaucoup d’axes d’amélioration.”

Président, la situation financière du football français a fait l’objet de nombreuses publications ces derniers mois. Quelle est votre lecture de la situation ?

A.S. : “Il y a selon moi deux éléments à prendre en compte. Sportivement, cette saison, le football français se porte bien. Les résultats des clubs engagés dans les différentes coupes d’Europe sont globalement positifs, notamment en Ligue des Champions, avec de très belles performances de Brest (avec un budget limité) et de Lille, qui s’est imposé face à l’Atlético Madrid et au Real Madrid, entre autres. D’un autre côté, de nouvelles contraintes financières issues de la négociation du cycle de droits TV 2024-2029 s’imposent à tous les clubs professionnels. La baisse drastique de ces revenus, en Ligue 1 comme en Ligue 2, oblige les clubs à repenser leur modèle économique pour s’adapter à cette nouvelle donne. Le football français étant structurellement déficitaire, la tâche s’annonce particulièrement ardue. La saison 2024-2025 est directement impactée, avec une marge de manœuvre limitée, étant donné que nous avons eu connaissance de cette contrainte fin juillet, quelques jours avant le début du championnat. Il est fort probable que plusieurs clubs français atteindront la fin de cette saison avec un déficit financier non négligeable voir difficilement supportable. Et il est tout à fait possible que les clubs français avancent à deux vitesses : ceux qui bénéficient d’un actionnariat puissant, capable d’assumer de potentiels déficits importants (fonds d’investissement, milliardaires, voire États), et ceux qui sont soutenus par des actionnaires très impliqués mais avec une moindre envergure, qui devront modifier de façon plus ou moins importante leur modèle économique et financier pour survivre. Je pense que nous sommes désormais à un tournant majeur pour le football français.”

À l’aube de cette nouvelle année, que peut-on vous souhaiter ?

A.S. : “Je veux avant tout m’adresser à nos supporters, nos partenaires, aux collaborateurs du club et à tous les amoureux du Clermont Foot. Je suis bien conscient que l’année 2024 a été douloureuse à vivre pour tous ceux qui suivent assidûment le Clermont Foot 63. Je leur souhaite donc, très sincèrement, en premier lieu, la meilleure santé possible pour cette nouvelle année. Je veux également leur dire que nous ne ménageons pas nos efforts avec les staffs techniques, athlétiques et médicaux afin de retrouver, en cette année 2025, une dynamique positive, leur offrir de nouveau des émotions au Stade Montpied et les rendre fiers de leur équipe et de leur club.”

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